France, époque Louis XIV
Laiton, écaille de tortue, étain et ébène
Bronzes ciselés et dorés
De forme rectangulaire, cet encrier présente quatre côtés droits, trois compartiments à godets, encre, cuvette à éponge et sable de séchage, ainsi qu’un compartiment incurvé à tranches en demi-cercle. L’un des côtés ouvre par une glissière verticale dissimulée qui découvre un petit tiroir secret. La marqueterie élaborée présente sur les faces principales un décor de rinceaux agrémentés de volutes et de vrilles encadrant un style de vasque-cassolettes sommée de fleurons. Les côtés comportent un décor similaire plus court, centré par des feuillages déployés.
Les quatre côtés sont cernés de filets d’étain sur fond d’ébène. Le dessus présente une rosace insérée dans un losange d’où partent divers feuillages, fleurettes et volutes. L’encrier est orné de bronzes ciselés et dorés tels que les encadrements géométriques entourant les divers compartiments, traités en pointillés entre des bandes moulurées, les dessus de godets délimités par des plates-bandes, la ceinture de la base à motifs d’oves en alternance avec des feuilles, et les quatre petits pieds boules.
L’art de la marqueterie Boulle
Accessoire raffiné répondant à la nécessité de l’écriture, cet encrier présente quatre compartiments dont un godet pouvant recevoir l’encre, un autre le sable et un pouvant recevoir un pain à cacheter ou un presse-papier. Il illustre l’art de la marqueterie Boulle poussé à un haut degré de raffinement, qui se développa essentiellement sous le règne de Louis XIV.
La marqueterie métallique reçut le nom d’André-Charles Boulle (1642-1732) car il fut celui qui amena cette technique à un degré tel qu’il ne sera jamais atteint après lui, même s’il n’en est pas l’inventeur. Appelée par les spécialistes « marqueterie par découpage en superposition », celle-ci consistait à utiliser différents matériaux découpés simultanément, comme ici le laiton et l’écaille de tortue, collées l’une sur l’autre, « en superposition », obtenant ainsi des pièces de marqueteries qui s’incrustaient parfaitement l’une dans l’autre, par paire.
La première partie, formée par la pièce de marqueterie, est ici constituée d’écaille, qui forme le fond et de cuivre pour les ornements. Elle se décline avec une deuxième partie, qu’on appelle contre-partie, ici composée de laiton, qui forme le fond et d’écaille pour les ornements. Le métal, une fois plaqué, pouvait être gravé ou ombré. On trouve ce type de marqueterie tant sur des meubles que sue de menus objets d’un grand raffinement. S’adaptant à l’évolution des formes dans les premières années du XVIIIème siècle, les arabesques de cet encrier, au dessin recherché, répondaient vraisemblablement au goût d’une clientèle raffinée.
Bon état, très légères usures d’usage